Vient de paraître : "L'alsacien une langue qui s'écrit"! Où le trouver ?
- thierrykranzer
- 7 oct.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 oct.
L'ouvrage sera présenté au salon Made in Alsace de Hésingue le 8 et 9 novembre 2025 au stand du service langue régionale de Saint-Louis Agglo et sera disponible au stand MK67 au festival du livre de Colmar les 22 et 23 novembre. Commande possible a sprochpolitik@gmail.com (lieux de vente ci-dessous)

Ce condensé de la nouvelle graphie alsacienne (ORTHAL 2023) permettra aux acteurs et passionnés de la langue et culture alsacienne de se familiariser avec l’écriture de l’alsacien en quelques semaines. L’objectif de cette graphie polynomique : permettre à chacun et chacune d’écrire en alsacien, de faciliter la lecture et l’écriture par l’emploi de graphèmes (lettres) ayant la « même valeur » dans toute l’Alsace. « L’alsacien, une langue qui s’écrit », vient tordre le cou à une idée reçue selon laquelle l’alsacien ne s’écrirait pas. Cette graphie permet de compenser la baisse des opportunités d'exposition orale à l'alsacien. Via une maîtrise de la lecture de la langue alsacienne des enfants peuvent produire de l'alsacien sans être quotidiennement entourés de locuteurs. Cette Vidéo d'une fillette de 11 ans née à l'étranger est édifiante quant à l'impact de la maîtrise d'un écrit alsacien. D'ailleurs, le phonétien japonais Daisuko Sakumoto nous a expliqué en mars 2025, lors d'un tour d''Alsace très médiatisé, qu'il lui a été impossible d'apprendre l'alsacien via l'allemand et que seul l'apprentissage d'un écrit alsacien lui a permis de faire ce pas.
Publié avec le soutien de

Via son appel à projets "Langues régionales" 2024
« La langue alsacienne est variée, riche et structurée. La lire et l’écrire avec « ORTHAL 2023 » sera une source de plaisir, de joie et surtout de fierté » insiste Edgar Zeidler, docteur en linguistique, à l’origine d’ORTHAL. Cette publication a vu le jour grâce à la collaboration entre le président de l’association « AGATe », Edgar Zeidler, et le président de l’association « Sprochpolitik-Langue alsacienne », Thierry Kranzer. S'appuyant sur l'expérience corse, ce dernier prédit qu'une langue alsacienne que les jeunes seront fiers d'écrire, sera le fuel d'un prestige de la langue et d'une conscience linguistique retrouvés.
Où trouver ce livre? Wu kà ma dàs Büech fìnda ?
Librairies ou lieux de vente 68
Colmar : librairies RUC et Lire et Chiner
Munster : librairie Carpe Diem
Mulhouse : librairies Bisey et 47 Nord
Niedermorschwihr : Boulangerie Ferber
Thann : librairie Bisey
Altkirch : librairie Mille feuilles
Saint-Louis : librairie Encrage
Librairies ou lieux de vente et Dépôt 67
Dorlisheim, L'Attrape Plume, 38, Grand Rue
Molsheim : Maison de la presse, 37, r Notre dame
Obernai : Libr'air, 14 r Dietrich
Sélestat : Librairie Wackenheim
Strasbourg : Librairie Gutenberg Place Saint-Etienne
Wasselone :SAS WASSDIS, 58 r de Hohengoet
Wasselone : Riennevautunlivre, 64 r, Général De Gaulle
Scharrachbergheim, Benoit 06 73 86 25 73
Hoenheim, Thomas 06 13 16 73 83
QUESTIONS /REPONSES
Thierry Kranzer, Pourquoi ce livre ?
« Nous devons, au bout de 30 années d’enseignement bilingue français-allemand, constater les limites d’une définition de la langue régionale faisant de l’allemand le support écrit théorique de l’alsacien. Le corollaire de cette constatation : « avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que seul un support écrit alsacien servira les ambitions d’une sauvegarde de l’alsacien. Dire ceci n’est pas remettre en cause le statut et l’histoire de l’allemand en Alsace, mais reconnaître que "seul un support écrit alsacien permettra de diffuser des connaissances en alsacien et mesurer des compétences en alsacien et donc former en alsacien".
Quel alsacien ?
Nous nous inspirons de l'exemple de la graphie polynomique corse. Il s'agit de permettre à chacun de lire et écrire l’alsacien en utilisant des graphèmes (lettres) ayant la « même valeur » dans toute l’Alsace, mais laissant la possibilité d’exprimer les spécificités locales. Pour « chemin », par exemple, on écrira « Waj » ou « Wag » selon le lieu. Pour « tu as », on écrira « dü hàsch » dans la région mulhousienne et « dü häsch » dans le reste du Haut-Rhin. Ce n’est pas un problème.
Est-ce adapté à l’Alsace ?
Cette démarche est une leçon d’inclusivité. Cela risque d’être compliqué dans une région où l’on confond souvent rigueur et rigidité. Un élu corse, intervenu à Colmar le 3 juin, a expliqué que cette dimension polynomique exige une culture de tolérance de la part des locuteurs par rapport à la réalité de la diversité dialectale. Autre leçon de tolérance, l’alsacien est certes un dialecte germanique, mais ce n’est pas que cela. C’est une langue à part entière, comme tout moyen de communication orale. La polynomie est quelque chose de naturel. Pendant près de trois siècles le français a été polynomique. Comme nous l’explique le journaliste Feltin-palas dans son récent reportage , le français s’est écrit selon les réalités locales pendant trois siècles. Le français de Vendée ne s’écrivait pas comme celui de Normandie ou de Picardie. Mais tout le monde se comprenait. Il y explique qu’après 1539 et l’Edit de Villers-Cotterêts qui a fait du français la langue de l’administration, il a fallu attendre 1694 et l’Académie française pour avoir les premières règles de graphie standardisée, qui ne furent finalement mises en œuvre que vers 1880 avec l’école gratuite obligatoire.

C’est une démarche conjointe de deux associations ?
Tout le mérite scientifique revient à l’association AGAT.e, qui rappelons-le, n’est pas une association de militants, mais une association de linguistes et écrivains, dont plusieurs docteurs en linguistiques. Elle fait autorité dans ce domaine en s’appuyant sur les meilleures pratiques de nos voisins badois et suisses. C’est elle qui a développé le concept de graphie polynomique en 2008 connu sous l’acronyme ORTHAL, pour orthographe alsacienne. L’association Sprochpolitik-Langue Alsacienne a ajouté à cette démarche et autorité scientifiques sa valeur ajoutée en termes de communication et de plaidoyer via les 7000 contacts de son site www.sprochpolitik.org
Comment est perçu ce livre ?
« Les premières constatations : les jeunes Alsaciens sont subjugués par la possibilité de s’approprier leur langue via cette graphie et ses cohérences. Nous constatons que l’avènement d’une graphie dont les Alsaciens peuvent être fiers aiguise leur conscience identitaire et nourrit une véritable fierté linguistique. Il est terminé le temps des « l’alsacien n’est pas une langue », ou « l’alsacien ne s’écrit pas ». C’est peut-être une clé, un levier de la future reconstruction linguistique. Car tout l’argent du monde ne vaudra pas la valeur ajoutée d’une riche conscience linguistique lorsqu’il s’agit de s’approprier et gagner une politique linguistique. D’autres supports pédagogiques en alsacien et pour l’alsacien suivront. Nous sommes au début d’un mouvement, pas la fin ».
Sur le même sujet invité à la TV Gsundheim le 14 septembre 2025, France 3 Alsace
"Mìr sìn amol gsì; Mìr kennta's wedder wara, Mìr brichta's nummma wella".
A. Weckmann







